Ecriture minérale, territoire du souvenir, l’ardoise est une pierre précieuse. Un schiste déterré il y a plus de 100 ans ; transformé, fendu, lissé, découpé, posé, matériau de construction et particule indissociable du paysage breton. La plaque d’ardoise protège et vit les intempéries. Le vent, le soleil, la pluie gravent sa surface, peignent le temps qui passe sur sa peau. L’artiste polonaise Paulina Okurowska la sublime et la met au centre de sa recherche plastique. Eclatée, taillée, mordue, gravée et assemblée, l’ardoise révèle sa beauté sous les doigts de l’artiste mosaïste.
Ambassadrice des Pays de la Loire pour Les Journées Européennes des Métiers d’Art en 2017, Lauréate de la Fondation de la Banque Populaire en 2020, l’artiste exploite toutes les nuances de l’ardoise, du noir profond et mat à l’argent scintillant presque blanc. Elle tisse des liens entre hier et aujourd’hui en exploitant les traces du temps déposées sur la surface de la pierre. C’est presque un travail de mémoire à travers la rouille et la patine mises en lumière. Le monochrome devient polychrome, la pierre devient textile ou écorce, le minéral devient organique car le fragment taillé est presque comme une cellule.